Trophées des Initiatives FSE ! Sélection du projet « SAS préparatoire à la mobilité européenne »

Posted on: février 7, 2019 Posted by: AGFE Comments: 0

Trophées des Initiatives FSE ! Sélection du projet « SAS préparatoire à la mobilité européenne »

Le projet « SAS préparatoire à la mobilité européenne » s’inscrivant dans le programme « Renforcer l’employabilité par la mobilité en Europe » soutenu par le Fonds social européen a été sélectionné dans le cadre de la 3édition du concours « Trophées des Initiatives FSE ».

La cérémonie de remise des « Trophées des Initiatives FSE » se tiendra à Paris, au cent quatre, le 18 mars à 19h00.

Suite à cette sélection de le directeur de l’AGFE, William Ameri, a été interviewé :

Depuis le 1er janvier 2018, l’Association de gestion des Fonds Européens envoient pendant 3 semaines en Irlande, Espagne ou Italie, des jeunes en cours de réinsertion, pour un stage en entreprise locale.

Plus loin de chez soi, plus près de soi

Ils prennent l’avion. Et des risques. Ils font des efforts. Et des rencontres. Ils découvrent un métier. Et un pays. Ils partent inquiets. Et reviennent heureux. Depuis le 1er janvier 2018, dans le Val d’Oise, 22 jeunes de 18 à 33 ans, par groupes de 8 à 12, se sont envolés vers l’Irlande, l’Espagne ou l’Italie. Sur place, pendant 3 semaines, ils vivent en immersion, d’une part dans une famille d’accueil ou une résidence étudiante, d’autre part dans une entreprise, pour un stage. Repérés par les Missions Locales ou les PLIE*, ces jeunes ne parlent pour la plupart pas le moindre mot d’une langue étrangère et participent à un parcours de réinsertion professionnelle, de resocialisation pour certains. Éloignés du monde du travail, c’est pourtant justement loin de chez eux qu’ils parviennent à renouer avec une dynamique professionnelle. « Ici, dans leur ville, dans leur quartier, dans leur famille, certains jeunes sont comme enfermés dans du béton, immobilisés » explique William Ameri, directeur de l’Association de gestion des Fonds Européens qui coordonne cette action. « Un projet de mobilité courte à l’étranger est une façon pour ces jeunes de sortir de chez eux, d’apprendre une langue, de faire des rencontres et de retrouver confiance en eux ». Le défi est de taille. Quand renouer avec une dynamique professionnelle peut s’avérer difficile, le faire sur d’autres terres et dans une autre langue que les siennes relève de l’Everest. « Certains reculent parfois » explique William Ameri. « Comme ce jeune qui s’est désisté à une semaine du départ. Volatilisé dans la nature. Mais la plupart parviennent à dépasser leurs appréhensions pour se lancer ». Pendant 10 semaines avant le jour J, des sessions hebdomadaires de préparation permettent de lever les inquiétudes. Acculturation, apprentissage des principes linguistiques de base, l’enjeu est de donner aux futurs expatriés des clés pour comprendre l’environnement dans lequel ils vont baigner et s’y préparer au mieux. Sur place, des partenaires préparent eux aussi : le terrain d’accueil, le logement, le tuteur en entreprise, et suivent le groupe de façon individuelle.

Au retour, les choses sont différentes et ils sont nombreux à témoigner de ce sentiment de légèreté que la distance et le dépaysement peuvent générer. Loin de chez soi on est parfois plus soi encore. Loin de chez soi, on ose, on se révèle. « Ils reviennent tous heureux, même si les choses ne sont pas toujours évidentes avant et pendant. Loin de chez eux, ils brisent leur gangue. Et ils le disent : ils respirent ». Fiers d’être allés au bout du projet, d’avoir été capables de faire, de parler, même dans une langue et un cadre inconnus, les jeunes acquièrent des compétences métiers mais aussi de la culture générale et linguistique, grâce à l’immersion culturelle et à l’accueil des familles. Pensée comme un sas de préparation à une mobilité plus longue de type Erasmus, l’action entraîne à sa suite une forme de mobilité élargie. Sans nécessairement parler de kilomètres à faire ou de frontières à traverser, ce programme met en mouvement. Certains jeunes repartent en courant vers une autre destination, d’autres reprennent une formation, trouvent un emploi ou s’engagent dans une nouvelle étape d’insertion. William Ameri pense à Nadia, cette jeune de 18 ans issue d’un quartier de Cergy qui ne parlait pas un mot d’anglais, que la maman craignait de laisser partir et qui, à son retour de stage dans la restauration en Irlande, a débuté un Bac pro en restauration, option Europe. « Une expérience à l’étranger, même courte, est déterminante pour la suite du parcours. Cela impressionne les recruteurs et concrètement, c’est utile aux jeunes qui en bénéficient, bien au-delà de la seule question des compétences qu’ils acquièrent durant leur stage. Cela s’est même avéré utile pour nous, au sein de l’association qui avons dû sortir de notre routine franco-française ! » Dans l’administration, la comptabilité, la logistique, dans une radio associative même, tous les domaines sont concernés. Et tous les jeunes aussi : « Nous ne refusons personne, il n’y a pas de sélection, personne n’est disqualifié ». Pour des jeunes souvent isolés, qui peinent à sortir de chez eux, ces frontières qu’ils franchissent sont leurs propres limites qu’ils dépassent. Il y a sans nul doute parfois, des éloignements qui rapprochent.

*PLIE : Plans Locaux pour l’Insertion et l’Emploi

Source : https://www.villagefse2019.fr/#/projet-renforcer-employabilite